116 pages, 29 euros
ISBN 978-2-35748-064-3

Lettres à Véronique

Léon Bloy

On sait que l’histoire de Véronique et de Marchenoir, telle qu’elle est contée dans le Désespéré, repose sur des données autobiographiques et se rapporte à un des moments les plus décisifs, et les plus tragiques, de la vie de Léon Bloy.
Véronique s’appelait en réalité Anne-Marie Roulé (ou Roullé, ou Roulet). Cette femme, qui a joué un rôle centrale dans la vie d’un des plus grands écrivains français, restera toujours une figure cachée dans l’ombre : constatons ici l’impuissance de l’histoire littéraire, et souhaitons qu’elle comprenne avec quelle réserve il convient d’essayer de pénétrer des secrets dont les explicateurs des grandes âmes ne seraient fondés à parler avec assurance qu’après le dernier jugement. Si nous publions aujourd’hui les très précieuses lettres de Léon Bloy à Anne-Marie, ce n’est pas pour fournir une pâture aux psychologues, ni aux futurs historiens littéraires du sentiment religieux. Nous espérons que ce recueil aidera quelques-uns des amis inconnus pour lesquels Bloy écrivait, et souffrait, à sentir plus profondément et à chérir davantage le mystère d’une destinée incomparablement douloureuse, où l’abîme du cœur de Dieu et l’abîme du cœur de l’homme n’ont cessé de s’appeler, et dont la générosité fructifiera longtemps.


Jacques Maritain